Bilan et perspectives avant les élections
Récemment on me demande souvent comment le gouvernement actuel devrait être évalué du point de vue de l'artisanat.
La réponse est "mitigée". La coopération avec le ministère de l'Economie et la secrétaire d'État chargée des questions relatives aux PME, en particulier, a été très constructive et axée sur les résultats.
Le projet des Centres de Compétences de l'Artisanat, qui sont actuellement en cours de création au Krakelshaff à Bettembourg, a été soutenu de manière très positive dès le début.
Il en va de même pour le Centre de Compétences interprofessionnel "Digitalt Handwierk", qui propose un soutien stratégique aux entreprises artisanales dans le cadre de leurs processus de transformation numérique.
En collaboration avec le ministère de l'Économie, nous avons pu lancer une phase pilote avec un total de 25 entreprises, qui s’annonce très prometteur.
D'autres initiatives ont été annoncées dans le "Pacte pro Artisanat", telles que le renforcement des garanties dans le cadre de l’accès au financement et un meilleur encadrement des reprises d'entreprises.
Des échanges positifs ont également eu lieu avec le Ministère du Développement durable et des Infrastructures, où l'accent a été mis concrètement sur la mise en place de conditions de concurrence équitables, en particulier dans le cadre de la réforme de la loi sur les marchés publics.
La réforme fiscale a apporté des améliorations pour les PME.
Des points concrets tels que l'imposition reprises d’entreprises familiales ou notre proposition d'une réserve d'investissement immunisée sont toujours en suspens malgré des promesses contraires.
La coopération avec le gouvernement était autant plus difficile lorsqu'il s'agissait de dossiers qui relèvent du "partenariat social".
Dans ces négociations, le gouvernement s’est contenté immanquablement du rôle de porteur d’eau pour un syndicat bien précis.
Le point le plus marquant a certainement été la réforme de la loi dite PAN, où le gouvernement a décidé de faire capoter un compromis trouvé entre employeurs et syndicats pour couler les positions syndicales dans un texte de loi.
Résultat : La loi reste lettre morte car trop éloignée des réalités vécues dans les entreprises.
D'où le conseil bien intentionné donné au prochain gouvernement de traiter l’organisation du temps de travail au sein des entreprises où employeurs et travailleurs peuvent trouver des solutions mutuellement satisfaisantes et non dans les centrales syndicales.
En tout état de cause, une réduction légale du temps de travail n'est pas la bonne voie à suivre.
Toute notre économie souffre d'un manque d'employés qualifiés. Contrairement à une opinion répandue, la productivité ne s'est PAS améliorée ces dernières années et les petites et moyennes entreprises en particulier n'ont pas la possibilité d'organiser leur travail avec une certaine flexibilité.
Une réduction du temps de travail serait donc synonyme de pertes massives de productivité et d'une détérioration des conditions de travail.
Un prix élevé à payer pour un cadeau électoral. Lorsque vous voyez et entendez le positionnement des partis en matière de "conciliation vie professionnelle / vie privée", il y a de quoi s’interroger.
Personne ne prend en considération les problèmes des entreprises alors que l'on revendique de plus en plus de flexibilité en matière de congés et de travail à temps partiel.
Chaque gouvernement et chaque politicien doit savoir qu'une plus grande flexibilité dans le sens des employés ne peut fonctionner qu'avec des possibilités organisationnelles supplémentaires pour les entreprises.
Par ailleurs, la question de la croissance " qualitative " est aujourd'hui certes très discutée, tout en se limitant sur les aspects de la croissance démographique et de politique industrielle.
Il ne s'agit pas seulement d'attirer de nouvelles entreprises ou de développer (ou non) des secteurs. Il est clair que nous avons surtout besoin de l'industrie, qui est la seule à pouvoir développer et implémenter des nouvelles technologies qui sont à la base de toute croissance qualitative.
Il s’agit aussi d’optimiser l’organisation de notre économie afin d'obtenir de meilleurs résultats avec moins de ressources.
Il s'agit d'accroître la productivité dans TOUS les secteurs, l'artisanat, l'industrie, les services et les services publics.
Dans le secteur de l'artisanat en particulier, la productivité dépend en grande partie de la qualification des employés.
Comme au Luxembourg il semble impossible de faire de la formation professionnelle un parcours éducatif positif, la Fédération des Artisans et 14 de ses associations professionnelles ont pris l'initiative de créer leurs propres Centres de Compétences dans le domaine de la formation professionnelle continue.
Nous voulons rendre la formation professionnelle plus attrayante et intéressante - plus positive. Croissance qualitative grâce à une amélioration de la productivité, aménagement du territoire cohérent avec une marge de manœuvre pour les petites et moyennes entreprises et la construction de logements, modernisation et financement adéquat de la formation professionnelle initiale et continue, organisation flexible du temps de travail dans les entreprises, charges salariales stables - tels sont les indicateurs auxquels les entrepreneurs dans l'artisanat devraient être sensibles lors de la lecture des différents programmes électoraux.
En tant que Fédération des Artisans, nous nous réjouissons de notre côté de reprendre ces discussions avec le nouveau gouvernement, quelle que soit sa composition.
Fédération des Artisans
Romain Schmit
T : 424511-26
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